La spirale de l’inflation à l’intérieur même de votre Prévoyance

mercredi 9 Nov 2022

Un phénomène masqué…

Qui fait partie de ces sujets qui avancent à pas de loup et qui tout à coup vont poser question !
Beaucoup de prestations à caractère répétitif sont servies par vos régimes de Prévoyance dont la durée de service peut s’étendre sur de nombreuses années. Elles figurent d’ailleurs parmi les garanties les plus impactantes : Garantie arrêt de travail, rentes de survie telles que rente éducation ou rentes de conjoint.
C’est pourquoi ces garanties prévoient le principe d’une revalorisation pour les prémunir contre le risque de perte de pouvoir d’achat. Ce mécanisme d’indexation est généralement basé sur l’évolution du point de retraite AGIRC/ARRCO.
Les conditions générales de votre contrat ou de votre propre compte de participation aux excédents organisent cette relation à un indice de référence.
La forme de cette relation est capitale afin de ne pas vous trouver entraîné dans un renchérissement automatique de vos charges à financer et un financement qui échapperait à votre gouvernance financière si cette charge n’est pas supportée par votre assureur.
Au même titre que les salaires ne sont pas indexés sur l’inflation, y aurait-il une obligation pour que les maintiens de salaire organisés dans la prévoyance le soient ?

…qui se joue maintenant

L’absence d’inflation et le fait que l’indice de référence était bloqué pour répondre à la gestion de l’équilibre des régimes de retraite a peut-être conduit à oublier « le risque » de revalorisation des garanties prévoyance.
Mais voici que l’inflation frappe lourdement à la porte.
Déjà en 2021 un petit démarrage de 1% a entrainé une augmentation des charges. Mais celle-ci est passée quasiment inaperçue car elle a remplacé la disparition de l’impact de la baisse des taux d’intérêt qui pesait sur les comptes des régimes ces dernières années.
En 2022, la revalorisation à plus de 5% de la valeur du point AGIRC/ARRCO fera sortir de la clandestinité ce sujet. N’oublions pas en effet que la revalorisation attribuée doit être garantie dans le temps et qu’elle renchérit non seulement les prestations payées dans l’année, ce qui serait somme toute réduit, mais aussi les provisions qui sont constituées pour garantir dans le futur leur versement.

Une nouvelle hausse automatique de vos cotisations ?

Là, c’est une autre histoire !

Pour en avoir idée, il faut se rappeler que les provisions d’un régime de prévoyance peuvent représenter 2 à 3 fois les primes d’une année, voire plus. L’évolution de 5,11% de l’indice de référence va donc représenter 10 à 15% des primes d’une année.
Il assez peu portable que cela soit compensé par le retour à la hausse des taux et ses impacts en termes de baisse des provisions mais aussi en termes d’attribution des excédents financiers aux comptes de participation aux bénéfices qui conditionnent les renouvellements des contrats collectifs.

N’oublions pas aussi d’aller visiter ce que sont devenues des réserves de participations aux excédents, de l’assureur ou du contrat, lorsque pendant longtemps elles n’ont pas été ponctionnées par des revalorisations absentes !

Bref,

Un vrai sujet à regarder dans les yeux pour ne pas se trouver à subir une gouvernance financière qui ne soit pas alignée avec ses propres intérêts. La contravention prix sur ce sujet constituerait une nouvelle illustration du constat d’échec d’un conseil imprévoyant.

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